Corps,
incorporation et incorporelles
O le symbolique
prend corps
"Je reviens d'abord au
corps du symbolique qu'il faut entendre comme de nulle mŽtaphore. A preuve que
rien que lui n'isole le corps ˆ prendre au sens na•f, ..."
J.
Lacan Radiophonie p.409[1]
"Le premier corps fait
le second de s'y incorporŽ.
D'o l'incorporel qui reste
marquer le premier, du temps d'aprs sont incorporation."
J.
Lacan Radiophonie p.409[2]
Lacan
rend "justice aux sto•ciens d'avoir su de ce terme: l'incorporel signer en quoi le symbolique tient au corps" dans
sa rŽponse ˆ la seconde question que lui pose Robert Georgin pour la
radiodiffusion belge, en 1970. Entretient parlŽ qui devient, Žcrit par Lacan, Radiophonie (Question II): un ƒcrit.
C'est
le seul endroit, dans ses ƒcrits, o Lacan traite des incorporels et de l'incorporation.
Terme qu'il faut distinguer, vue la confusion gŽnŽrale, de l'introjection (symbolique des 50 qu'il opposait ˆ la projection imaginaire) et de l'incarnation (religieuse de son Dieu, chrŽtienne par exemple) pour
s'apercevoir qu'il n'en ait question dans nuls autres ƒcrits part ailleurs.
La
suite de cet Žcrit fait usage (Question III) du lecton, l'exprimable (lecton)
selon BrŽhier. Lacan explique que la substitution
mŽtaphorique ne se fait pas de similaritŽs
(comme le propose Jakobson) mais de "l'effet
Saussure de disruption du signifiŽ par le signifiant" et que cette
diffŽrence "n'est pas rien pour
maintenir la condition sto•cienne" en matire de lecton conu selon Lacan comme "ce qui rend lisible le signifiŽ" qui le distingue de son point de capiton fait pour illustrer
l'effet Saussure.
Il
s'agit bien dans ces trois premires rŽponses d'une critique de la Linguistique saussurienne ˆ laquelle
nous ne pouvons plus rŽduire, sans rire, le composant linguistique de la
psychanalyse avec Lacan ˆ partir de l'annŽe de sa publication. Pour le lire
avec profit, et entendre ce qu'est la
condition sto•cienne, voici bien une bonne raison de lire au prŽalable La thŽorie des incorporels dans l'ancien
sto•cisme de ƒmile BrŽhier[3].
La
rŽponse II est offerte ˆ P‰que 70 en guise d'Ïuf. Ceci permet au lecteur de ne
pas se prendre au sŽrieux ˆ la lecture de ce commentaire qui, lui sŽrieux, mme
trs sŽrieux, ne doit tre pris qu'ˆ ce prix.
La
question porte sur la notion de structure
ˆ entendre comme: la structure, comme
s'il n'y en avait pas d'autre. Il n'y en pas d'autre et Lacan explique comment
l'attraper mme si a dŽrange les gens soit disant sŽrieux. La question est
bien marquŽe dans l'histoire, puisqu'elle s'inquite d'un regroupement de
diverses disciplines dans un champ commun dŽfini par la supposŽe invariance de
cette structure. Lacan rŽpond par la nŽgative ˆ cet aspect de la question mais
doit pour cela commencer par prŽciser ce qu'il entend par structure ˆ partir de
la psychanalyse avant que de revenir aux corps, ˆ l'incorporation et aux
incorporels.
Structure et Žcriture
La
rŽponse commence par une thse
ŽpistŽmique assez radicale si on y rŽflŽchie. Mais qui y rŽflŽchi? La
lecture en gŽnŽral continue sur a lancŽe, puisqu'on y comprend rien de toute
faon, allons-y, en projetant ses propres prŽjugŽs, nominalisme qu'on nous dit, visant de travers l'idŽalisme. Pourtant arrtons-nous un
instant sur ceci,
"Suivre la structure, c'est s'assurer de
l'effet du langage.
‚a ne se fait qu'ˆ Žcarter la pŽtition de principe
qu'il la reproduise de relations prises au rŽel. Au rŽel qui serait ˆ entendre
de ma catŽgorie."
J. Lacan Radiophonie p.408
Lacan
traite d'une pŽtition de principe qui
se retrouve dans l'emploie du mot: formalisation,
par exemple, mme distinguŽ de: formel,
et de: forme, opposŽe ˆ: matire dans un co•t Žternel. L'occasion
de dŽlirer avec le couple: (concret, abstrait), au profit du positivisme devenu
dominant dans la psychose sociale aujourd'hui. Parlons d'Žcriture et de
lettres, voulez-vous.
Les
mathŽmatiques sont une pratique spŽcifiŽe de la lettre, elles produisent des
lettres dites: mathmes, nouvelles et portant ˆ consŽquences, pas abstraites
pour un clou, bien concrtes, matŽrielles dans leur combinaisons diverses mais
pas indiffŽrentes.
Concluons
par le constat qu'un effet de langage, comme l'Žcriture avec ses formules, par
exemple, ne reproduit pas la structure en prenant ses relations au rŽel. C'est
la confusion habituelle ˆ propos de la notion de model chez les nŽokantiens.
Ces
relations habitent la rŽalitŽ en formules,
une fois qu'elles sont Žcrites, elles sont prŽsentes dans cette rŽalitŽ.
"Car ces relations font parties de la rŽalitŽ
en tant qu'elles l'habitent en formules qui y sont aussi prŽsentes. La
structure s'attrape de lˆ.
De
lˆ c'est ˆ dire du point o le symbolique prend corps. Je vais revenir sur ce
corps."
J. Lacan Radiophonie p.408
Ces
formules sont Žcrites gr‰ce ˆ des
systmes d'Žcriture, qu'ˆ l'Žpoque[4]
tout le monde appeler: des langages,
par analogie avec les langues. C'est
un affaiblissement historique qui augmente les difficultŽs que nous rencontrons
avec le langage qui n'en ont pas besoin.
Il
y a du langage ˆ poser d'emblŽe la difficultŽ ˆ reconnaitre, avec la notion de
phonme dŽjˆ, la pertinence de la diffŽrence qui exclu la ressemblance et
ensuite comment l'opposition diffŽrentielle produit l'identitŽ en un mot: la
rŽpŽtition freudienne.
Il
y a des langues qui peuvent toujours, mme si elles ne l'ont pas toujours
rŽalisŽ dans les faits, chacune se diversifier en une langue parlŽe et une
langue Žcrite. Elles sont deux, diffŽrentes entre elles mais rŽputŽes n'en
constituer qu'une, la mme langue, et ces effets involutifs du langage ne sont
pas exclusifs. Nous les retrouvons ˆ tous les Žtages comme coupures dynamiques.
Il
y a diffŽrents effets du langage comme la transformation de la Parole des
animaux, car les animaux parlent mais ne lisent pas et n'Žcrive pas. La
transformation de la Parole en langues parlŽes, en pomes, en musiques, en
danses, en peintures, en sculptures, en architectures, nos arts plastiques...
ou en langues Žcrites prtant ˆ la littŽrature et jusqu'ˆ l'Žcriture sans
parole, silencieuse, des mathŽmatiques jamais dŽtachables de la Parole du sujet
ne serait-ce que pour l'Žtude de sa pratique, l'exercice de son effectivitŽ (Wirklichkeit).
Le
langage interdit, c'est le cas de le dire, toute analogie grossire dont
pourtant personne ne se prive au dŽtriment de l'intelligence et de l'intelligible
mme dans la psychanalyse.
"On a tout
essayŽs." avouent par voix de presse, ˆ la tŽlŽvision, les
psychanalystes selon leur porte parole de comŽdie, alors qu'ils revendiquent le
fait de s'tre privŽ des ressources de structure offertes par le topologie en
dŽcrŽtant, suivant leur prŽjugŽs, que la psychanalyse: c'est pas a. Mais si:
"c'est a, mais ˆ la gomme, jamais
aux petits oignons." La psychanalyse, selon eux, assise sur le savoir,
rejette ainsi apriori la
reconnaissance de la difficultŽ et sa rŽsolution. Que le savoir s'invente en
formules Žcrites qui changent cette rŽalitŽ de laquelle elles participent.
Suivant plus volontiers G. Deleuze[5] en
son vitalisme bergsonien, Žtabli comme jungien gr‰ce ˆ eux avec le temps, se
rŽvŽlant poujadiste par les temps qui courent. Revendiquant ces prŽjugŽs,
plut™t que cette topologie de l'enseignement de Lacan, sans avoir rien tentŽ
pour la pratiquer dans leurs cures personnelles et dans leur formation
officielle.
L'extension
du territoire animal, la libido des animaux n'est pas structurŽe par des
portes. Il n'y a pas, pour l'animal, de coupure autre que la limite du territoire Žtablie par des
dŽjections, des cris, des postures: parades qui sont paroles permettant
d'assurer dans son aire le cycle sexuel. Signes vitaux, fonction imaginaire du
pouvoir, de la parade pour le partenaire, de la puissance, de l'Žrection
provocante.
Que
ces faits Žthologiques se retrouvent chez les mammifres assujettis au langage
qui ne sont pas pour autant au dessus du panier au contraire du darwinisme ambiant, de nos
militaires ˆ nos politiques. L'existence des leaders investis d'autoritŽ, du
ma”tre au chef dans tous les Žtats contemporains, ne prouve rien.
Il
serait souhaitable que cela ne rŽduise pas la fonction du juge et du pre aprs
Freud et Cantor ˆ des incantations initiatiques. Car cette prŽsence animale et
ces semblances ne font pas que l'on puisse les confondre avec le semblant qui est fonction d'autres
coupures comme celle de la Parole, des portes, de la pudeur, introduites par le
langage entre parole et Žcriture et des trous comme les incorporelles:
fonction, application, analyse. Le langage transforme la libido du sujet,
lui-mme effet du langage, en fonction
imaginaire du phallus symbolique avec la qute de la VŽritŽ ainsi
constituŽe qui se dit toujours: "pas
toute".
Revenons
ˆ l'incorporation enfin[6]
traitŽ par Lacan dans Radiophonie
(1970) dont dŽpend le narcissisme qui tente de l'articuler ˆ la D.I.: le trou
RŽel, le trauma provoquŽ par le malentendu des parents, de l'ultime leon de
sŽminaire donnŽe ˆ Paris (1980) au moment de partir pour l'intervention
lacano-amŽricaine de Caracas juste avant de se taire, silence dŽfinitif.
Corps et langage
Pour
le sujet du langage il a deux corps: le
corps du symbolique et le corps ˆ
prendre au sens na•f. Il y a, ce qu'ils sont en eux-mmes et les relations
qu'ils entretiennent.
Que
sont ces deux corps?
"Je reviens d'abord au corps du symbolique
qu'il faut entendre comme de nulle mŽtaphore. A preuve que rien que lui n'isole
le corps ˆ prendre au sens na•f, soit celui dont l'tre qui s'en soutient ne
sais pas que c'est le langage qui le lui dŽcerne, au point qu'il n'y serait pas
faute d'en pouvoir parler."
J. Lacan Radiophonie p.409
Le
corps du symbolique isole le corps au sens na•f qui soutient le sujet. Faute de
pouvoir parler, comme les btes, le sujet n'y serait pas dans ce corps, mais il
faut plus. Il faut Parler et parler dans le langage gr‰ce ˆ une langue, d'o ce
corps du symbolique qui isole le corps au sens na•f dŽcernŽ par le langage.
"Le premier corps fait le second de s'y incorporŽ."
J. Lacan Radiophonie p.409
Le
corps du symbolique s'incorpore dans le corps au sens na•f qui, de ce fait,
devient corps, il est fait par la corps symbolique.
Il
est fait au sens o, en franais, il est pris au pige: "Rend toi, tu es fait!". Il le
contient dŽs lors comme parasite. La Parole parasite le corps du sujet, a
parle. Gr‰ce ˆ cela le corps dŽbile du mammifre prŽmaturŽ va pouvoir sauver sa
peau, ce qui veut dire: survivre, tenter de survivre pendant quelque temps.
Et
l'Žcriture alors? Et les autres effets du langage? Avec eux la formule se
complique d'o les btises qui se racontent, faute d'une lecture soutenue, mme
au nom de la psychanalyse de Freud et de Lacan dŽcouvrant et traitant de ces
faits.
Surtout
que le temps s'en mle, qu'est-ce qui est premier, le corps au sens na•f ou le
langage? Et pire encore, dans ce corps fait de deux corps, la rŽtroaction du
point de capiton.
"D'o l'incorporel qui reste marquer le premier,
du temps d'aprs sont incorporation."
J. Lacan Radiophonie p.409
Si
ce n'est pas souligner la diffŽrence dans le mme, alors lˆ: qu'est-ce que
c'est? C'est l'argument de la rŽpŽtition freudienne dont le philosophe se
balance.
Dans
le corps il y a donc deux choses maintenant, le corps du symbolique et les
incorporels par quoi le symbolique tient au corps par cette rŽtroaction.
"Rendons justice aux sto•ciens d'avoir su de ce
terme: incorporel, signer en quoi le symbolique tient au corps."
J. Lacan Radiophonie p.409
Nous
y voilˆ, "Les incorporels dans l'ancien sto•cisme" de BrŽhier. D'o
l'intŽrt pour un analyste d'avoir lu cet ouvrage pendant son analyse, afin de
s'Žgaler ˆ sa t‰che d'analysant.
Lacan
ajoute quelques prŽcisions ˆ souligner.
"Incorporelle est la fonction, qui fait rŽalitŽ
de la mathŽmatique, l'application de mme effet pour la topologie, ou l'analyse
en un sens plus large pour la logique."
J. Lacan Radiophonie p.409
La
listes des incorporels sto•ciens est donc ˆ complŽter d'incorporelles comme: la
fonction (mathŽmatique), l'application (ensembliste[7])
et l'analyse (logique). Quelles sont elles, celles-ci? La suite se trouve dans
un cours de mathŽmatiques.
C'est
autre chose que le vitalisme dŽjˆ citŽ du charmant professeur G. Deleuze, notre
Faulkner de la philosophie qui s'Žmerveille de l'Žcriture sortant de sa plume,
coulant avec l'encre. Il prŽtend faire la Logique
du sens avec Russell et Lewis Carol dans sa qute de l'immanence partagŽe
par les sto•ciens, son Spinoza et son Nietzsche afin de contrer le tribunal
transcendantal de Kant mais en faisant l'impasse sur Hegel. Sa thŽorie de la
rŽvolution doit plus ˆ la rŽvolution nationale du pŽtainisme qu'au bolchŽvisme
de LŽnine, si nous suivons Kojve.
Poussant
l'effort, faute d'avoir lu le trait unaire selon Lacan (Einziger Zug de Freud), la lisibilitŽ comme telle, nos incorporels,
jusqu'ˆ introduire le percept[8]
afin de rendre raison de la musique, de la dance et de la peinture. Il l'agrge
au concept dans sa sauvegarde de la philosophie rŽduite malgrŽ lui ˆ la
cybernŽtique.
C'est
chose faite, et il n'y a plus rien d'autre en langue franaise que cette
ontologie nŽokantienne, sartrienne, technologie pŽtainiste trs franaise,
d'avoir dŽnigrŽ la psychanalyse de Freud en s'en prenant aux freudiens,
maintenant Freud lui mme. Au lieu de lire Lacan afin de le critiquer selon son
style,
Dans
son texte Lacan continue. Le lecteur peut tre tentŽ de lire la suite alors de
la sŽpulture, avec l'ensemble vide des ossements, au ciel ŽtoilŽ, pour
reprendre Kant lˆ o il faut dans la logique et la dialectique de sa Critique.
Sujet, corps et sympt™me
Faites
encore attention aux formules d'entre le sujet et le corps. Nous devons
prŽciser un point si nous lisons ce qui prŽcde et ce qui suit dans les ƒcrits
de Lacan. sans dŽvelopper ce qu'il Žnonce de l'absence
d'une ontologie dans la psychanalyse[9],
car il y a plus important avec le sympt™me.
Il
y a le langage et, du fait de sa structure, il y a le sujet du langage. Ë
propos de ce sujet on peut parler de l'tre qui se soutient du corps si on
tient ˆ pratiquer la philosophie occidentale jusqu'a Hegel en introduisant ici
la notion d'tre. Ici Lacan n'hŽsite pas ˆ parler et Žcrire ˆ propos de ce
qu'il sait lire de la philosophie sans partager la confusion qui y rgne.
Ce
n'est pas indispensable, il y a d'autres faon de parler et d'Žcrire dans
diverses langues, jusqu'ˆ Žcrire ces relations en mathŽmatiques pour mieux
contr™ler les prŽjugŽs linguistiques. Il importe de noter que dŽjˆ nous Žtions
prŽvenus par l'Žcriture diagrammatique, donnŽe par Lacan, du fantasme de Sade.
"... le sujet dont il se voit que sa division
n'exige pas d'tre rŽunie dans un seul corps."
J. Lacan Kant avec Sade p.778[10]
On
peut lire plus loin. Car ce sujet qu'il ne suffit pas de noter: S, dans
l'algbre dialectique de Lacan il est barrŽ: , mais ce n'est pas parce qu'ils se soutient de
deux corps ou de corps, au pluriel.
Ces corps sont individus selon Aristote, ils sont sympt™mes les uns pour les autres selon la psychanalyse, avec Lacan.
ExceptŽes
l'hystŽrique qui est sympt™me dernier, refusant de se prendre pour une
femme et s'intŽressant, comme sympt™mes, aux autres corps qui le prŽcdent.
"Ainsi les individus qu'Aristote prend pour des
corps, peuvent n'tre rien que sympt™mes eux-mmes relativement ˆ d'autres
corps. Une femme par exemple, elle est sympt™me d'un autre corps.
Si
ce n'est pas le cas, elle reste sympt™me dit hystŽrique, on veut dire par lˆ
dernier. Soit paradoxalement que ne l'intŽresse qu'un autre sympt™me: il ne se
range donc qu'avant dernier et n'est de plus pas privilge d'une femme
quoi"
J. Lacan Joyce le sympt™me p. 569[11]
Il
est important de noter dans la conception analytique que les sympt™mes sont
femmes et les femmes sont sympt™me ou hystŽrique sous un aspect qui ne doit
rien ˆ l'anatomie. Il y a des m‰les qui sont trs douŽs pour a.
Lacan signale par exemple: Saint Jean de la Croix, instruit par son Žlve, Sainte ThŽrse d'Avila. Lui aussi mystique de type chrŽtien dont on peut lire "La montŽe au carmel" et "La nuit obscure".
Lire
en mme temps Joyce hystŽrique qui se prend pour le fils nŽcessaire, Joyce
s'identifie ˆ Hamlet. Il ne se tient pour femme sympt™me qu'ˆ l'occasion[12]. Lacan range
Joyce, avec Ma”tre Eckhard, parmi les pres de la Diologie qu'il distingue de
la thŽologie avec le Sujet SupposŽ Savoir, le Dieu des philosophes et des
savants.
Pour conclure
Ce
moment de l'incorporation constitue la seconde condition du narcissique. Il
prŽpare sa coordination avec la premire rencontrŽe par le sujet avec le
Trauma. La fonction imaginaire du phallus symbolique s'articule ˆ ce nÏud de
deux corps soutenu par les incorporels dans l'Žpreuve du miroir selon des
coordonnŽes prŽcisŽes par Lacan aprs sa dŽcouverte par Freud donnant au sujet
accs ˆ l'investissement prototypique de ses objets.
La
fonction phallique est la consŽquence du trauma produit par le malentendu des
parents. DŽception qui fait consister la D.I., le trou rŽel du refoulement
primordial (Urverdrang) Žtablissant
la dimension du dire comme fait ˆ la place de la Parade sexuelle animal. Ceci
soutient la dimension supplŽmentaire du phallus, signifiant du dŽsir, identifiŽ
au pouvoir de la Parole articulŽe avec la VŽritŽ comme puissance sexuelle sujet
ˆ la dŽrive (pulsion).
Ces deux conditions doivent tre rŽunies comme prŽalable ˆ l'Žtude du narcissisme constituant le troisime moment de l'entrŽ dans le langage, la lisibilitŽ, dit aussi trait unaire, par la voix et le regard ouvrant sur le trajet des pulsions postgŽnitales qui restent si mŽconnues sans cela.
Balvanera, el 12 de diciembre 2010
Jean michel Vappereau
[1] dans "ƒcrits" (second volume) dits par l'Žditeur: "Autres Žcrits", on se demande pourquoi avoir crainte aujourd'hui qu'un lecteur les confonde avec l'ancienne Ždition en livre de poche du premier volume de 1966: ƒcrits I et ƒcrits II? Ždition du Seuil 2001, Paris
[2] Ibid.
[3] Nous ne pouvons que regretter que ne soit pas
encore traduit pour les lecteurs de langue espagnol, de Alexandre Kojve son essai d'une histoire raisonnŽe de la
philosophie pa•enne dont le troisime volume comporte un magnifique
commentaire du Sto•cisme o la notion des incorporels jouent un r™le
dŽterminant.
[4] Disons cela ainsi car aujourd'hui plus personne ne parle de langage mais de communication et de code, biologique, animal, mŽcanique, Žlectronique, corrŽlatif d'une ignorance allant jusqu'au rejet du langage, de la lecture de la Parole et de l'Žcriture.
[5] Lisez sa rŽfŽrence aux incorporels dans Logique du sens ou il tente le coup de l'immanence, avec Lewis Carroll et les sto•ciens comme avec son Spinoza et son Nietzsche,
[6] Une simple enqute au travers des sŽminaires
montre comment en matire d'incorporation
l'itinŽraire de Lacan l'a conduit ˆ ce texte inattendu.
De
la critique de la psychanalyse kleinienne dans "La relation d'objet" partant du caractre orale de l'objet
pour le dŽtacher de l'objet de la demande, en le portant ˆ la dimension de
l'objet absolu du dŽsir. En passant du fantasme phallique au signifiant dans
"L'Žthique de la psychanalyse"
o il interroge: manger quoi? Manger le livre: le signifiant lui mme, le
phallus, Dieu, mais lequel? Celui de la thŽologie
ou celui de la Diologie? (1967). Pour
prŽciser ceci jusque dans la thŽorie de l'identification de Freud dans "Problmes cruciaux pour la psychanalyse"
Afin de distinguer l'incorporation du trou rŽel (le Urverdrang) le trauma ˆ la fin de son enseignement.
[7] Lacan parle de topologie ˆ ce propos, c'est Žvoquer la topologie gŽnŽrale, dite aussi topologie ensembliste. Pour apprŽcier cette faon de parler il suffit de se reporter aux travaux de l'Žcole polonaise de Lvov Varsovie, que Lacan a certainement lu dans les annŽes d'entre deux guerre si on suit son style. Il ne faut pas confondre ce mouvement qui doit beaucoup ˆ Brentano, dont Freud ˆ suivit les cours, avec le logique positive de B. Russell et surtout du catastrophique Cercle de Vienne, malgrŽ leurs contacts Žtroits dans les annŽes trente.
[8] G. Deleuze "Qu'est-ce que la philosophie?" Ždition de Minuit, Paris
[9] Nous abandonnons ce thme aux escrocs divers qui s'y sont essayŽs. Non sans rappeler la formule dŽfinitive donnŽe par Lacan: "Mon Žpreuve ne touche ˆ l'tre que de le faire na”tre de la faille que produit l'instant de ce dire." dans Radiophonie (Question IV) p. 426. Mais qui lit Lacan jusqu'ici et jusqu'ˆ la fin de son Ïuvre achevŽe.
[10] dans "ƒcrits" (volume 1), Ždition du Seuil 1966, Paris
[11] 1979 dans "ƒcrits" (volume 2), Ždition du Seuil 2001, Paris
[12] bas de la p. 569 des ƒcrits 2